• le poêle à charbon

                                                                                                                                                                                                                                                                 16 novembre 2017

                                                                    

    Le poêle à charbon

    Marcel, dans sa petite maison, 2 pièces au rez-de-chaussée, 2 pièces à l'étage, se chauffe à l'aide d'un convecteur à charbon. 

    Le convecteur est allumé quasiment toute l'année.                       

    Ce jour là, il faisait particulièrement chaud.

                               --------------------------------------------------------

    Il fait chaud ici il va encore votre feu ? 

    J’ai qu’a l’arrêter, ch’est eune glacière ichi. Parce que t’as l’ formica, t’as l’ buffet, t’as tout, tout cha.

    Y fait frod te sais ! T’as l’humidité l’été.  C’est pas ça qui chauffe hein !

    Mais j’ peux t’ dire que quand l’ feu y est arrêté hein !  Ch’est eune glacière. Et pis, j’ai pu 20 ans hein !

    Même que j’ avais 20 ans, on avait un p’ tit feu qui marchot pas. Y arrêtait. Y fallot l’ remettre en route tous les matins. Y arrêtait. Eh ben t’était gelé ici.  Te sais quand on a pris l’ truc là,  l’ convecteur, mémé elle était aux anges parce que elle, elle se l’  vai à 4 heures du matin.  Hein !

     Pour remplir le feu ?

     Non, elle avot pas l’ temps. Ch’ est mi qui faisait l’ feu.

     Ah oui, pour aller travailler.

     J’ai eu l’ convecteur qu’en 1967 mais jusque là on avot qu’un p’tit feu…..

    Et l ’premier p’ tit feu ça v ’n’ait de Mado. Et y avait pus d’ fonte. Donc t’avais pus d’ grille, t’avait pus rien. Y fallait faire l’ pot avec d’ l’argile. J’ te jure hein ! L’premier feu qu’ j’ai eu, c’est parce j’allais chez JUNKA, l’garagiste, et au dessus d’ JUNKA, y avait un marchant d’ feus. L’cuisinière on l’a  acheté là.

     La cuisinière blanche ?

     Oui. C’est là que j’ l’ai ach’té. Déjà là ça allait un p’ tit peu mieux. Mais j’ te jure que l’hiver, l’ four  allait.  L’four ouvert, et on étot à trois, j’ m’en rappelle, on était gelé.

     Il n’y avait rein d’autre à ce moment là ?

     Non y avait pas d’électrique. Avec l’électrique, c’ que j’ai acheté, après c’est l’ truc au gaz, un p’ tit truc au gaz et ça chauffe pas. Enfin c’était quelque chose.

     C’est le gaz qu’il y a dans la pièce par là ?

     Ah non ! L’gaz par là cha va bien. Non c’étot eune rampe, une petite rampe te sais. On dirait un poste de télévision, les anciens postes.

    Ben te sais les vieux…

    j’ m’en rappelle. J’travaillais à la gare d’ La Madeleine. C’étot en 40 Te sais pas que j’allos  ramasser les scories des trains, des locos. Y dégraissaient hein !  Et y avait tout des scories sur les voies.

    Pendant l’heure du midi, j’ prenos un sac, les sacs de maintenant  pour les patates, et j’allos ramasser les scories. J’étos un bon hein !

     Ca venait d’ou ces scories ?

     Les locomotives. C’est du charbon. C’est comme ichi. L’ feu, te mes l’ charbon et y faut qu’ te vide   l’ bac. Et eux c’était l’ même. Ils dégageaient l’ foyer et dans tout c’ qui tombait, y restaient des scories, des bouts d’ charbon. On aurait dit du coke. On étot bien content hein ! En 40 déjà y avot pus d’ charbon déjà.

     On aurot pu mettre l’ gaz.

     Le gaz de ville ?

     Ah non j’aime mieux l’ convecteur. Y a rien a faire.

    En haut on chauffe pas. Ca faisait rien, mais en bas…. En haut on mettait des couvertures.

     Dans le temps il n’y avait jamais de chauffage dans les chambres. Nous on avait un gros édredon en plumes.

     Ah non ! Y a jamais eu d’ chauffage. Te sais pas que quand j’étos à la ferme j’avos un matelas en plumes. On est bien dan un matelas en plumes. T’avos des édredons, t’en avos deux même si te voulais. Quand j’ai dormi à la ferme, en 43, te sais pas : eux y pouvaient l’ faire parce que quand y tuot ‘ eune poule ou un coq, y gardaient les plumes, et pis ils allaient au boulanger du village et ils mettaient les sacs de plumes dans l’ four pour tuer les parasites.

     C’est tout c’ qui sont obligés d’ faire. C’est ça que t’as plus d’ plumes, de matelas à plumes, tout cha. T’as même pus d’oreiller à plumes.

     C’est cha qui faisaient.

     Pour tuer la vermine ?

     Ouais Une fois qui sont passés dans l’ four : c’est tout. Y sont tués.

     

    SACRÉ MARCEL !

     

     RETOUR

     

     


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :